12me Régiment Etranger d'Infanterie

Crée 24-02-1940
Dissous 25-06-1940

SUMMARY

 

Georges Frant est né le 27 juin 1921 à Plock, en Pologne.
En 1925, il est arrivé en France avec ses parents. Après ses études, la guerre le trouve âgé de dix-huit ans. Il demande donc à ses parents l'autorisation de s'engager (à cette époque, la majorité était à vingt et un ans) et il se présente à la caserne de Reuilly, le 6 septembre 1939.
Versé au 12eme R.E.I., il suit l'odyssée de ce régiment, de la défense de Soissons à son repli dans les Bouches-du-Rhône, après l'armistice de juin 1940.
Son témoignage est celui d'un légionnaire qui s'est battu jusqu'au bout malgré l'effondrement général qu'il pouvait observer autour de lui.[1]

TEMOIGNAGE

 

27-06-1921

Je suis né le 27 juin 1921 à Plock (Pologne).
Arrivé en France avec mes parents à l'âge de quatre ans, j'y ai fait toutes mes études, puis commencé d'y travailler. C'est pour cette raison que, lors de la déclaration de guerre, ne me connaissant pas d'autre patrie que la France, où j'avais toujours vécu, j'ai considéré de mon devoir de la défendre.

 

 

06-09-1939

Le 6 septembre 1939, je me suis donc rendu à la caserne de Reuilly, muni d'une autorisation parentale (j'avais dix-huit ans).

 

Gdalpa Luzer FRANT, Né(e) le/en 27-06-1921 à Plock (Pologne)

Unité Légion étrangère
Région militaire, 1re région militaire

Bureau de recrutement, Seine bureau central (75)
Matricule au recrutement 2458 [2]

24-02-1940

12me Régiment Etranger d'Infanterie, Crée 24-02-1940

 

Dirigé d'abord sur Sathonay, après avoir été reconnu apte au service, j'ai été versé au 12eme régiment étranger d'infanterie.
Arrivé au camp de La Valbonne, j'ai rejoint la 11eme compagnie du 3eme bataillon.

26-05-1940
Soissons

Après l'instruction, où il fallait faire preuve de beaucoup de débrouillardise pour remédier aux insuffisances de «l'intendance», je me rappelle que c'est le 26 mai 1940 que mon bataillon a fait route vers Soissons.

Soissons

Avant de gagner cette ville, nous avions fait un voyage aussi compliqué que mouvementé. Nous sommes arrivés dans Soissons à la nuit. La ville était vide de ses habitants.
J'ai été cantonné, avec ma section, au bord de l'Aisne, dans un magasin Familistère. Il contenait encore pas mal de ravitaillement, qui nous a servi par la suite. Mon groupe avait pris position au troisième étage de l'immeuble, dans un appartement. J'ai été surpris d'y trouver des assiettes encores pleines de reliefs de nourriture. La précipitation des habitants pour quitter les lieux avait dû être extrême... J'ai tout de suite compris que nous étions venus pour défendre la ville et que les Allemands ne devaient plus être loin. Nous avions un espace assez important à surveiller avec notre fusil-mitrailleur.
En plus, nous effectuions des rondes de reconnaissance de l'autre côté de l'Aisne, où certaines sections du bataillon avaient pris position.

29-05-1940
Vailly-sur-Aisne

Puis, le 29 mai, j'ai été surpris d'apprendre que notre bataillon devait se déplacer vers Vailly-sur-Aisne, alors qu'il était à peine installé dans Soissons.

04-06-1940
Missy-sur Aisne

Le 4 juin, le contre-ordre tomba : nous retournions à Soissons.
La nuit, nous nous sommes arrêtés à Missy-sur-Aisne.

05-06-1940
Chemin des Dames
Vailly

Au lever du jour, le 5 juin, nous avons été pris sous un bombardement terrible. C'est en battant tous les records de vitesse que je me suis retrouvé habillé et équipé.
Vers 11 heures du matin, nous avons été transportés, toujours sous les bombardements, vers le Chemin des Dames (près de Soissons, entre l'Aisne et l'Ailette), dont le nom nous ramenait à une autre guerre...
Nous avons été bloqués, en raison de tirs d'artillerie, non loin de Vailly, quitté deux jours plus tôt. Après une accalmie, dans la soirée, nous avons commencé à marcher par des sentiers camouflés, pour arriver le plus près possible de notre objectif. A la tombée de la nuit, nous avons pris position sur une petite hauteur, en lisière des bois.

A cet emplacement, le 3eme bataillon a été littéralement sacrifié, surtout par manque de munitions et de renforts.

Les transmissions entre les régiments, et même entre les compagnies, fonctionnaient très mal. En dehors de nos fusil-mitrailleur (qui manquaient de cartouches), nous étions très mal équipés. L'aviation ne nous soutenait pas. Malgré tous ces handicaps, le courage des officiers, sous-officiers et volontaires fut magnifique. Mais nous manquions tellement de munitions, sous un feu allemand nourri, que j'ai dû récupérer des cartouchières sur des camarades ou en partager avec d'autres.

Le 5 au soir, je me suis retrouvé isolé. J'ai rencontré quatre légionnaires d'autres sections, eux aussi sans chef. Les Allemands continuant de tirer, je me suis retrouvé seul à nouveau. A la nuit, j'ai continué de me replier, en me dissimulant dans les blés. Puis j'ai rejoint le bois, où j'ai poursuivi ma marche, sans savoir où je me trouvais. Heureusement, je suis tombé sur un groupe de tirailleurs amis, qui, eux-mêmes, attendaient qu'on leur livre des obus pour continuer le combat. Ils m'ont conseillé de rester avec eux pour la nuit et n 'ont pas été capables de me donner des nouvelles de mon bataillon.
Mon souci était de rejoindre le régiment à Soissons.

06-06-1940

Je suis reparti le 6 juin. Sur la route de Soissons, j'ai rencontré d'autres légionnaires de mon bataillon, isolés comme moi. Nous avons continué à progresser vers la ville, en file indienne, car l'aviation allemande, à la différence de la nôtre, était active.

07-06-1940

Le 7 juin, mes camarades et moi sommes arrivés à un avant-poste du régiment. Personne n'a pu me dire à ce moment ce qu'il était advenu du 3eme bataillon.

08-06-1940

Le matin du 8 juin, au rassemblement, nous n'étions qu'une vingtaine d'hommes du bataillon valides, sur un effectif d'environ huit cents !
On nous distribua des cartouches et on nous annonça que nous devions nous replier.
A la différence des 1er et 2eme bataillons, le mien n'a donc pas participé à la défense de Soissons.

09-06-1940
Blanzy
Ourcq
Neuilly-Saint-Front

Sur le chemin de la retraite, après un bombardement subi à Blanzy, nous avons pris position sur l'Ourcq, tôt le matin du 9.
Les Allemands étaient en train de le traverser, à l'est de Neuilly-Saint-Front. Nous avons donc reçu l'ordre de déployer notre dispositif dans cette direction. En fin d'après-midi, les Allemands ont essayé une attaque contre nous. Nous avons riposté sévèrement.

10-06-1940

Le 10 juin au matin,, ils ont attaqué de nouveau. S'apercevant de notre résistance, ils ont arrêté leurs tirs et ont dirigé leurs attaques vers d'autres positions, près de Neuilly-Saint-Front.
A ce moment, nous avons reçu l'ordre de nous replier vers Nogent-l'Artaud, non sans avoir subi des pertes. Nous avons continué jusqu'à Neuilly-sur-Marne, où nous avons pris un peu de repos.

13-06-1940

Le 13 dans la matinée, alors que nous avions reculé jusqu'à Saacy-sur-Marne, les Allemands nous ont attaqués de tous côtés. En bon ordre, nous avons fait mouvement jusqu'à Marolles.

14-06-1940

Profitant d'une accalmie, le régiment a pu se regrouper dans la journée du 14. A partir de ce moment, nous avons été transportés jusqu'à Balloy, dans la Seine-et-Marne, pour tenir la Seine.
Le voyage en camionnettes était un répit apprécié. Nous nous sommes déployés entre Balloy et Bazoches-les-Bray.

15-06-1940

Mais le 15 au matin, nous avons appris que tout le monde avait décroché, aussi bien sur notre flanc ouest que sur notre flanc est.
L'attaque allemande a alors été très violente etc 'est au prix de très lourdes pertes que nous avons pu franchir le fleuve. Il était clair désormais que l'armée française était débordée par l'ennemi.

Nous étions maintenant au sud-est de Paris, la Seine dépassée, et nous refluions vers Montargis, dans le Loiret. Notre retraite était en plus gênée par les civils en fuite et les avions qui nous harcelaient.

16-06-1940

Le 16, j'ai d'ailleurs perdu une nouvelle fois mon bataillon et je me suis retrouvé au milieu de groupes de toutes unités. Depuis Soissons, je ne métais ni déshabillé ni lavé complètement. J'avais les jambes commes des bâtons. Et c'est alors que je me suis aperçu que j'avais déjà dépassé •Montargis. J'ai donc décidé de me diriger en direction de Gien, au sud du Loiret.

A ce moment, j'ai retrouvé ma route et rencontré des véhicules de ravitaillement appartenant au 12eme R.E.I. Pris en charge par le convoi, j'ai rejoint le régiment sur la Loire. Il tenait les ponts de Bonny-sur-Loire et de Neuvy-sur-Loire.

18-06-1940

Mais dès le 18 juin à midi, nous avons reçu l’ordre de nous replier vers le Cher.

19-06-1940
21-06-1940

Du 19 au 21 juin, en passant par Brinay, Châteauroux et Ardentes (dans l'Indre), nous sommes arrivés jusqu'à Gartempe, en Haute-Vienne.

25-06-1940

Nous y sommes restés jusqu'au 25 juin. Après la signature de l'armistice, nous avons été transportés jusqu'à Saint-Amand-Montrond, de nouveau dans le Cher. Nous y avons séjourné jusqu'en août. Nous n'étions plus que deux cents...

08-1940

Au mois d'août, après une longue étape à Caussade (dans le Tarn-et-Garonne), nous avons rejoint Marseille par train (en voitures quarante hommes - cinq chevaux), via Toulouse. Les restes du 12emeR.E.I. ont été répartis dans les Bouches-dû-Rhône, à Fuveau, Trets (non loin de Puyloubier) et... Aubagne. C'est dans cette dernière ville, cantonné dans une ancienne briqueterie, que j'ai été démobilisé le 1er février 1941.

 

3e bataillon

 

Commandant le bataillon

Chef de bataillon ANDRE

Capitaine adjudant-major

Capitaine CHABANNE

Officier adjoint

Lieutenant HUTTEAU

Medecin-chef

Medecin-lieutenant LEVY

 

Commandant la 9e compagnie

Capitaine RUILLIER

 

Commandant la 10e compagnie

Capitaine PERRET

Commandant la 11e compagnie

Capitaine BAILLY

Commandant la CA 3

Capitaine FRAVOSSOUDOVIYCH

Verder onderzoek gaande, heeft U meer informatie laat het mij weten via:

NLLegioen@hotmail.com

Bronnen:

[1] Képi blanc n°490 mai 1989 légion étrangère camerone volontaires étrangers 1939

[2] http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr engages_volontaires_etrangers

[2] http://www.memorialgenweb.org

[3] http://foreignlegion.info/units/4th-foreign-infantry-regiment