Le 12me
Régiment Etranger d'infanterie
pendant la guerre de 1940
25-02-1940
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A la date du 25 février 1940, le ministre de la
défense nationale et de la guerre crée le 12me régiment
étranger.
Ce régiment, constitué au moyen de ressources
offertes par l’ensemble du dépôt de la Légion Etrangère à la Valbonne
(officiers, sous-officiers et réservistes ayant déjà servi à la Légion
Etrangère, étrangers engagés volontaires pour la durée de la guerre),
reçoit pour compléter son effectif, un noyau d'officiers et de cadres
d'élite et 400 légionnaires, en provenance des régiments étrangers de
l'Afrique du Nord, tous volontaires pour combattre dans un régiment de
France.
Le commandement de ce régiment est confié au
lieutenant-colonel Besson, officier supérieur distingué et énergique dont
la longue expérience du commandement des troupes de l'armée d'Afrique et
la haute compréhension des sentiments et du cœur de ses légionnaires
seront à la base de la brillante conduite et des magnifiques exploits de
ce jeune régiment. (Ordre général n° 147 in. fine).
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26-04-1940
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Le 26 avril, il est prêt à partir et le général
Hartung, commandant la 14me région et gouverneur de Lyon, le passe en
revue.
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09-05-1940
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Jusqu'au 9 mai, la mise sur le pied de guerre des
unités du 12me a lieu aux environs de la Valbonne.
Elle est grandement facilitée par la bienveillante
activité du colonel Debas, chef aimé et vénéré
de la Légion et l'amicale camaraderie du lieutenant-colonel Susini, qui
commande le groupement d'instruction.
Le régiment poursuit activement son instruction et parfait son
entraînement pour le combat.
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10-05-1940
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Le 10 mai, le 12me régiment étranger est
appelé à l'honneur d'aller combattre. Les bataillons sont commandés par
les chefs de bataillons Roux, Franquet, André.
Enlevé par voie ferrée, le régiment rejoint dans la
Meuse la 8me division
à laquelle il est affecté et que commande le général Dody
; il fait mouvement, ensuite, sur Château-Thierry d'où il est dirigé par
cars dans le secteur de Boissons.
Après avoir subi au cours de ses déplacements
quelques pertes dues au bombardement de l'aviation ennemie, le régiment
reçoit, dès son arrivée, la mission de tenir l'Aisne, à Soissons.
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De violents engagements se déroulent, en effet, au
Nord de l'Aisne sur l'Ailette, où se battent les 7me D.I. et 28me
D. I.
Des effectifs considérables appuyés par un
important matériel sont lancés par les Allemands sur les lignes
françaises décimées, écrasées par le nombre.
L'attaque des passages de l'Aisne devient imminente.
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Etalé sur 12 kilomètres de front, le 12me
R. E. I. organise rapidement la défense des 7 ponts sur l'Aisne, dans
Soissons, et prend également dans son sous-secteur le pont et l'important
dépôt d'essence de Venizel.
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Etalé sur 12 kilomètres de front, le 12me
R. E. I. organise rapidement la défense des 7 ponts sur l'Aisne, dans
Soissons, et prend également dans son sous-secteur le pont et l'important
dépôt d'essence de Venizel.
Le chef de corps dispose, en outre, d'une partie de
la compagnie divisionnaire anti-chars, de la
batterie divisionnaire anti-chars, d'un groupe
de 75 et d'un groupe d'artillerie lourde.
Les éléments de la défense sont échelonnés sur 8
kilomètres de profondeur.
La 8me
D.I. doit contenir l'ennemi à tout prix.
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« Le 12me
R. E. I. est fier de la a mission qui lui est confiée. Jeté du jour au
lendemain en pleine mêlée, il saura se montrer digne a du passé et des
glorieuses traditions de la Légion ».
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05-06-1940
06-06-1940
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Afin de renforcer les éléments engagés au de là de l'Aisne, un bataillon est mis à la
disposition de la 28me
D.I.
Le 3/12 (commandant André) est désigné.
Ce bataillon rejoint hâtivement, par cars, sous les
tirs meurtriers de l'aviation ennemie, le secteur de la ferme de Delconville-Vauxroux, La Malmaison où, dans la nuit
du 5 au 6 juin, il reçoit la mission de contre-attaquer l'ennemi.
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06-06-1940
03h30
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Précédées par une compagnie de chars R. 35 les
unités du 3/12 partent à l'attaque à 3 h.30, le 6 juin.
Menée vigoureusement dès le départ, l'avance se
poursuit très favorablement, les éléments de première ligne atteignent
sans pertes sensibles la route de Soissons-Laon, Les chars engagent
énergiquement l'action.
Mais au lever du jour, il se produit, chez l'ennemi,
une très vive réaction. Le bataillon est soumis à un violent tir
d'artillerie de tous calibres. Des rafales nourries de mortiers, de
mitraillettes ralentissent, puis bloquent sa progression.
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L'aviation ennemie, qui a fait son apparition, pilonne
sans relâche les avants et les arrières. Les vagues successives d'avions
allemands, en formations denses, ont la maîtrise du ciel.
Soucieux d'empêcher toute liaison entre les unités
engagées et les arrières, l'ennemi déclenche sur les ailes une violente
contre-offensive appuyée par de nombreux engins blindés.
Notre artillerie, prise à partie par l'aviation
ennemie, ne réagit que faiblement. Nos chars d'accompagnement sont très
durement éprouvés.
Pour inégale que soit la lutte, elle n'est pas de
nature à décourager les légionnaires.
Dans une organisation défensive rapidement
réalisée, les officiers se concertent et décident de faire payer
chèrement le terrain qu'ils occupent.
Pendant dix heures de lutte, les légionnaires, hérissés dans leurs points
d'appui, offriront à l’ennemi une résistance farouche. Ils se"
défendront jusqu'à l'épuisement complet de leurs munitions.
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Les actes individuels de bravoure sont nombreux:
« Privés de leurs officiers tués ou blessés, des sous-officiers et des légionnaires
regroupent les survivants, prennent le commandement de leurs camarades,
récupèrent sous un feu d'enfer les armes et munitions de ceux qui sont
hors de combat, les distribuent et continuent la lutte avec un mépris
absolu de la mort ».
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En fin de journée, le 3me bataillon,
accablé sous la supériorité écrasante de l'aviation et des engins
mécanisés de l'ennemi, a perdu les trois-quarts de son effectif, de
nombreux tués et blessés parmi lesquels la presque totalité des
officiers.
Seuls, un officier, le lieutenant Ducret et une centaine de légionnaires parviendront
par la suite à franchir l'Aisne et à rejoindre le régiment.
Ainsi, avec un magnifique courage et un esprit de
sacrifice poussés au plus haut degré, les légionnaires du 3/12 viennent, dans
cet engagement brièvement relaté, d'ouvrir avec un élan sublime la voie
glorieuse des exploits de leur jeune régiment.
Le 12me R.E.I. se trouve de ce fait
amputé de l'une de ses meilleures unités de combat en des heures
extrêmement tragiques, alors qu'il va avoir, quelques instants plus tard,
à fournir un effort surhumain dans sa mission de sacrifice sur l'Aisne.
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23h00
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Le 6 juin, vers 23 heures, les éléments des 7me D.I. et 28me D I. reçoivent
l'autorisation de se replier au sud de l'Aisne où la 8me D.I. va avoir à son tour à soutenir le choc.
Le 12me R.E.I. est prêt.
Le commandant du régiment désigne, pour chacun des
ponts tenus par le 12me, un capitaine chargé de la défense et
précise à nouveau les consignes de toutes les unités:
« Tenir à tout prix sans esprit de recul ; l'ennemi ne doit pas franchir
l'Aisne ».
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Les commandants des têtes de ponts avancées mettent
en œuvre tous leurs moyens de feux et engagent énergiquement la lutte
pour faciliter, sur l'Aisne, l'écoulement des éléments amis qui se
replient.
Pour opposer un barrage à la ruée des unités
motorisées allemandes, de formidables explosions font trembler le sol :
les ponts
de Pommiers
de Pasly
de Soissons
de Vénizel
sautent le 7 juin, entre 2 heures et 4 heures du matin.
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Grâce aux dispositions judicieuses prises par le
capitaine Thomas, commandant la 3me compagnie, qui est-chargée
de la destruction du dépôt d'essence de Vénizel,
l'immense réservoir contenant 5.000 tonnes d'essence s'enflamme à l'heure
prévue
Tous les passages de l'Aisne sont coupés ; seule la
rivière sépare maintenant allemands et légionnaires.
Dès l'aube, Soissons est violemment bombardée par
avions et par canons.
Déployée le long de l'Aisne, pour en interdire la
traversée, dans les abris de tir qu'elle a eu le soin d'à ménager, la
Légion, l'œil au ras de l'eau, exécute ses tirs méthodiques et
meurtriers. Partout l'ennemi se heurte à une résistance opiniâtre.
Il se rue sur la garnison du pont de Pasly qu'il essaie de forcer et de déborder en jetant
des passerelles. Les tirs précis et nourris de la 2me
Compagnie et de nos engins le fixent net sur l'autre rive.
Pris à partie avec une extrême violence, bombardés
et mitraillés sans arrêt, les éléments qui défendent Soissons et Vénizel font également preuve d'une intrépidité
inébranlable. La garnison de Vénizel, en particuier, reste héroïque dans la fournaise qu'a
créée l'incendie du dépôt
d'essence.
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Mais, dans la soirée du 7, des infiltrations
importantes ont pu se produire dans les sous-secteurs voisins du régiment
; à l'Ouest, devant Pommiers, l'ennemi a réussi à jeter des éléments sur
la rive Sud de l'Aisne.
A l'Est, Serches et la ferme de Mont Soissons,
à 10 Kms au Sud-Est de Soissons, ont été pris par les Allemands et ne
peuvent être repris malgré une magnifique contre-attaque menée par les
régiments de la 27me
Division.
Le groupement Nicolas, à l'Ouest doit sans retard
modifier son dispositif et engager une partie de son effectif sur sa
gauche.
De son côté,
le P. A. de Vénizel fait face à la fois au Nord et à l'Est,
dissociant avec acharnement les tentatives d'encerclement entreprises sur
le flanc droit du régiment.
Le groupement du centre, malgré des pertes sévères,
interdit tout franchissement de la rivière.
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Durant près de 48 heures, les unités du 12me
tiennent tête aux assauts et aux tentatives de débordement ; les tirs
nourris de l'artillerie et les bombardements de l'aviation allemande
restent sans effet sur le moral et la décision des légionnaires.
Aux trois-quarts encerclé, le régiment reçoit dans
l'après-midi l'ordre de reporter sa défense plus au sud.
Les ordres de repli sont portés dans les P. G. par les officiers agents
de liaison des bataillons. En raison de leur éloignement et des
bombardements acharnés de l'aviation ennemie, certains P. A. ne sont
prévenus que tard dans la soirée.
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La 2me compagnie, en particulier,
commandée par le capitaine Boudet, est
entièrement encerclée ; elle ne peut, faute de liaison avec l'arrière, être
touchée par l'ordre. Selon la tradition de la vieille Légion, elle
accomplira jusqu'au bout sa mission initiale de sacrifice, sans parvenir
à se dégager, malgré les actes d'héroïsme.
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C'est ainsi que le légionnaire Navarro, de la 2me
compagnie, est cité en ces termes :
NAVARRO, légionnaire de 2me classe du 12me
R.E.I.
« Défenseur
du Pont de Pasly, a ramené le corps de son
aspirant qu'il est allé chercher entre les lignes, malgré le feu violent
des mitrailleuses ennemies ».
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Désormais, le régiment restera sans nouvelles de
cette unité d'élite, dont les pertes en officiers et légionnaires, non
encore confirmées officiellement, s'ajouteront au livre d'or des braves
de la Légion.
Attaquées de face, harcelées de flanc, dominées par
l'aviation, les 3me, 6me et 7me
compagnies, par un décrochage méthodique qui ne dura pas moins de trois
heures, couvriront, comme sur le terrain de manœuvres, le repli des
éléments lourds du régiment.
La 3me compagnie, sous la fougueuse
impulsion de son chef, blessé-dé la veille,
contre-attaquera l'ennemi à plusieurs reprises pour dégager le flanc
menacé du 1/12.
Le mouvement de repli des éléments de l'artillerie
et des échelons lourds d'infanterie est aperçu par l'aviation à croix
gammée, de 14 heures à 21 heures ; des colonnes auto et hippo seront bombardées et mitraillées sans arrêt,
sur chaque itinéraire de repli, par de nombreuses escadrilles.
Grâce à ses possibilités de dispersion,
l'infanterie souffrira peu, les voitures hippo,
par contre, et les attelages, seront massacrés.
Dans cette seule soirée, le 12me R.E.I.
laissera sur le terrain 130 chevaux,
13 cuisines-roulantes, près que toutes ses voiturettes.
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08-06-1940
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Regroupé dans la nuit du 8 juin, le régiment, qui a
perdu plus de la moitié denses effectifs, reçoit pour la journée du
lendemain la mission de défendre l'Ourcq.
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A partir de ce jour, et jusqu'au 24 juin, le 12me
R.E.I. restera constamment à l'arrière-garde de la 6me Armée.
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09-06-1940
10-06-1940
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Sur l'Ourcq, à Neuilly-saint-Front. les 9 et 10
juin, deux attaques se brisent sur nos positions. Le régiment fait des
prisonniers.
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11-06-1940
13-06-1940
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Sur la Marne, à Nanteuil, les 11 12 et 13 juin, il
résiste pendant trois jours:
on ne dort pas, on mange quand on peut. Combattant de jour, s'organisant
la nuit, il tient tête à un assaillant dont les rafales d'obus et les
bombes balaient et écrasent sans arrêt les berges sud de la rivière.
Au cours du repli, des fractions se trouvent encerclées et ne peuvent se
dégager qu'au prix de sanglants engagements, telle la section
motocycliste à Bussières.
Le sergent de Leehner s'y distingue.
Proposé pour la médaille militaire, il est cité à
l'ordre de l'armée :
DE LEEHNER, sergent du 12me R.E.I.
“ Sous-officier
d'une bravoure et d'une audace éprouvée, a le 12 juin, de sa propre
initiative, rassemblé des éléments de divers régiments pour faire front
contre les éléments ennemis qui tentaient un encerclement au cours du
décrochage de Viïlaret, faisant lui-même le
coup de feu avec son F. M. Le lendemain a, dans les mêmes conditions,
protégé le repli du peloton d'éclaireurs motocyclistes at taqué par des
éléments motorisés ».
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14-06-1940
15-06-1940
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A Balloy-sur-Seine et à Bazoches, les 14 et 15 juin, la poussée des troupes
allemandes s'exerce avec une intensité accrue.
Les éléments restants des 1er et 2me
bataillons, débordés à l'est et à l'ouest par les engins motorisés
ennemis, luttent avec acharnement. Us nourrissent toujours la secrète
pensée que l'effort demandé permettra aux forces disponibles de l'arrière
de s'organiser et de déclencher la contre-offensive tant désirée.
Gonflés de cet espoir, qu'importent les fatigues,
les privations et le sacrifice qu'on attend d'eux ?
Le décrochage des unités devient à chaque instant
plus difficile.
Grâce à la bravoure des éléments du capitaine
Primaux [7e Cie] qui tient la barricade de Montereau, au nord
de l'Yonne, les premiers éléments du régiment parviennent à passer la
rivière, au pont de Champigny,
non sans mal, car le passage est déjà balayé par les feux des
autos-mitrailleuses et des motocyclistes allemands.
A ce moment le pont saute.
Des éléments traversent la rivière à la nage, en
barque ou à l'aide de moyens de fortune improvisés ; mais une fraction
importante du 12me, dont un chef de bataillon, trois
capitaines et plusieurs officiers, reste au nord de l'Yonne, elle sera
faite prisonnière après s'être battue toute la journée.
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Le lieutenant Farret, du
1er bataillon, est fait chevalier de la Légion d'honneur.
FARRET, lieutenant du 12me R.E.I.
« Officier
de Légion, d'une bravoure et d'un calme magnifique, constamment en
première ligne pour la défense des ponts à Soissons, puis à
l'arrière-garde de sa Compagnie, a toujours maintenu l'ennemi en respect
et protégé efficacement le repli des autres éléments, malgré toutes les
tentatives d'encerclement.
Serré de près à Montereau, alors gué la destruction prématurée du pont de
Champigny, compromettait gravement le repli du régiment, a résisté avec
une farouche énergie jusqu'à l'épuisement de ses munitions.
A ensuite traversé l'Yonne à la nage et a réussi, avec des moyens de
fortune, à ramener sur l'autre rive, la plus grande partie de sa section.
Véritable modèle de l'officier d'arrière-garde ».
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16-06-1940
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A l'issue de ce combat, le 12me ne
dispose plus que de 180 combattants qu'il renforcera à l'aide des
effectifs de sa C.H.R., de son T.R. et d'éléments d'autres corps qui se
sont ralliés à lui.
Sur le Loing, à Montargis, encerclé de nouveau par
les blindés ennemis, ce petit détachement réussira néanmoins à franchir
la rivière et à se regrouper le 16 juin au soir au sud de Montargis.
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Dans la nuit du 16 au 17, il se porte sur Gien où
il franchit la Loire le 17 à midi, non sans avoir encore subi quelques pertes.
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Du 17 au 22, il défendra successivement le Cher, a
Creuse, la Gai-tempe.
Exténués, harassés de fatigue, la. rage au cœur, la
poignée de légionnaires restants, luttera désespérément pour l'honneur de
la Légion et de la France.
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22-06-1940
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L’armistice du 22 juin 1940 est une convention signée en forêt de
Compiègne entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du
gouvernement français de Philippe Pétain afin de mettre fin aux
hostilités ouvertes par la déclaration de guerre de la France envers
l'Allemagne le 3 septembre 1939
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C'est à Bessines-sur-Gartempe que l'armistice le
trouvera.
Sous l'ouragan qui a balayé la France, il restera
la troupe magnifique du début et lorsqu'il entrera à Saint-Amans, après
évacuation de cette charmante localité du Cher par les troupes
allemandes, il lira dans les regards émus d'une jeunesse qui ne veut pas
désespérer, un vibrant hommage à notre Légion, à notre France immortelle.
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Cet hommage à la Légion, le général Dody, commandant la 8me division, devait quelques jours après le confirmer
par une citation du régiment à l'ordre de la division.
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ORDRE GENERAL N° 9 DU 30 JUIN 1940
Le Général Dody,
commandant la 8me D. I., cite à l'Ordre de la Division, le 12me Régiment
Etranger d'Infanterie :
Sous l'ardente impulsion de son chef, le
Lieutenant-Colonel Besson, a donné partout l'exemple de la Discipline et
de la Valeur.
« A Soissons, défendu avec acharnement et abandonné
seulement sur ordre supérieur,
Devant Neuilly-Saint-Front, puis sur la Marne, où
il tient l'ennemi en échec,
Sur la Seine, où il se sacrifie à l’arrière-garde,
Enfin, au cours de la dure manœuvre en retraite gui
a suivi.
ce Ne s'est jamais laissé abattre, ajoutant une
page héroïque au livre de Gloire de la Légion immortelle ».
Signé . DQDY
Extrait de la Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
attribuée à la 3me Compa¬gnie du 12me R. E. I.,
unité de tradition de Camerone, pour sa magnifique conduite au combat :
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ORDRE GENERAL N° 181
Le Général Touchon,
commandant la VIme Armée, cite à l'Ordre du
Corps d'Armée la 3eme Compagnie du 12me Régiment
Etranger d'Infanterie:
« Compagnie de tradition de Camerone, a, sous les
ordres du Capitaine Thomas, dont elle refléta le courage et l'endurance,
tenu, bien que découverte sur sa droite, la tête de pont de Venizel pendant plus de quarante-huit heures.
« Malgré la pression de l'ennemi, a couvert le
repli du régiment et, en particulier, le décrochage du 1GT bataillon,
dont elle facilita le repli sur l'Ourcq.
« Ayant perdu une partie de ses cadres, de ses
effectifs et de son matériel, cette Compagnie, constamment au contact de
l'ennemi et réduite à une poignée de sous-officiers et de légionnaires,
privée de son Commandant d'unité, a continué à se battre sur l'Yonne et a
permis, par sa ténacité dans un combat de rue, le repli de quelques
éléments du régiment avant la destruction du pont de Champigny ».
Signé: TOUCHON.
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CITATION A L'ORDRE DE L'ARMEE (Extrait de
l'Ordre Général n°
147, du
30 Juin 1940)
BESSON,
Lieutenant-Colonel du 12me
R. E. I.
ce Chef de Corps ardent qui a fait de son jeune
régiment une unité digne des plus fières traditions de la vieille
^Légion. A défendu Soissons, aux trois quarts encerclé, n'a cédé le
terrain que plusieurs heures après avoir reçu l'ordre de repli, a maintenu
son régiment décimé face à l'ennemi, sur l'Ourcq, sur la Marne, sur la
Seine, sur la Loire, sur le Cher, sur l'Indre, sur la Creuse, puis sur la
Gartempe, en donnant toujours l'exemple d'une ténacité et d'un courage
dignes d'un sort meilleur ».
Q.G., le 30 Juin 1940.
Le Général TOUCHON, commandant la VIme Armée,
Signé: TOUCHON.
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– pont du Mail: 6e Compagnie,
– passerelle des Anglais: 7e
Compagnie,
– pont Gambetta: 5e Compagnie
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