1er Btn du 6me Régiment Etranger d'Infanterie 1954

 

Le 6me R.E.I. a été créé, en 1939, au Levant, réunissant les Bataillons autonomes qui, jusqu'alors, opéraient sur ce territoire, et dont le plus ancien fut le V /4me. Etranger, devenu plus tard IV /1er. Il se conduisit vaillamment, fidele aux missions reçues, durant la douloureuse campagne de 1941 où il fut durement éprouvé.
Reforme plus tard en Tunisie, le 6me Etranger fut réduit à un seul Bataillon formant Corps, le I/6me R.E.I. en 1951, par suite des envois de renforts massifs en E.O.

1954

 

Au début de 1954, le I/6me R.E.I., sous le commandement du Lieutenant-colonel ROSSI, a son P.C. au KEF et ses unités réparties entre cette garnison, SOUK EL ARBA, AIN DRAHAM et TABARKA.

22.03.1954
26.03.1954

Du 22 au 26 mars, deux Compagnies de Marche formées par la 3me Cie, la C.C.B. et la C.A, participent avec succès au nettoyage du DJEBEL SELLOUM.

06.04.1954

Le 6 avril, une prise d'armes suivie d'un défile, a lieu au KEF, à l'occasion du départ du Lieutenant-colonel ROSSI, qui sera remplacé, le 1er juin, à la tète du Bataillon, par le Chef de Bataillon GEORGEON.

10.05.1954
27.05.1954

Le 10 mai, la 3me Compagnie, constituée sur le type « maintien de l’ordre » , est dirigée sur le SHEIKAT de BEN YOUSSF.
Nuit et jour, des patrouilles, des embuscades et des protections de convoi sont effectuées par la Compagnie, à laquelle sont venues s’adjoindre, depuis le 27 mai, trois nouvelles Compagnies formée avec les permissionnaires du Centre de Repos de TABARKA. Après avoir exercé diverses activités dans les régions de KASSERINE, KEF SOLTANE, MAKTAR, LE SERS, SAKKIET, BEJA, le KEF, les 1re, 2me et 4me Compagnies de Maintien de l’ordre sont dissoutes, tandis que la 3me rejoint le KEF

05.08.1954

Le 5 août, le I/6me R.E.I., transféré à CAMP SERVIERES, occupe sa nouvelle garnison. Le restant de ce mois est consacré par la C.C.B. /1er et la 3me Compagnie, à diverses opérations dans la région de KASSERINE, ainsi qu'à des reconnaissances portées dans le sous-secteur du Cap BON.

09.1954

Au cours de septembre, ces mêmes unités sont employées dans les sous-secteurs de SIDI BOU ZID, et de GROMBALIA.

19.10.1954

Au mois d'octobre, tandis que la C.C.B. sillonne le sous-secteur du Cap BON, la 3me Compagnie est accrochée par les rebelles dans le DJEBEL GOULEB.
Voici, par on de ceux qui y participèrent, le récit de ce combat:
« A l'aube du 19, pas très loin de MAKNASSY quelques coups de feu claquent dans le Djebel. Les Bataillons engagés signalent des rebelles qui se replient. L'artillerie accroché quelques tirs. Encore des coups de feu : 2 rebelles sont tues, 1 blesse est fait prisonnier, et le reste... fuit. Le temps passe. Une petite bande de hors-la-loi, traquée par l'Artillerie qui tire à vue, pourchassée par l'infanterie, joue à cache-cache dans un petit Djebel, face au P.C. Le Colonel, Commandant l'opération, décide d'y envoyer la Légion, afin d'interdire aux rebelles de s'évanouir à la nuit (coup classique!).
On part en camion jusqu'an pied de la montagne, et puis: en Avant!
Soudain, premiers coups de feu il droite. Le Chef de la 3me Section signale les fellaghas devant lui et ouvre le feu. La poursuite s'organise car l'ennemi déguerpit avec adresse et vélocité. Mais le tir du «60 » le surprend et l'arrête. Les voltigeurs sont sur lui, les «Thompson » crépitent, et, le combat terminé, 8 cadavres de fellaghas jonchent le Djebel.
De notre coté, nous n'avons qu'un seul blessé à déplorer.
Il est bientôt évacué par l'hélicoptère « LIBELLULE ».
Et voilà un petit accrochage, une petite escarmouche, mais quelle récompense, quel paiement à notre peine et à notre course d'avoir pu, enfin, atteindre cet insaisissable adversaire et lui infliger une sévère leçon ».

11.1954

Au début du mois de novembre, le Colonel LAIMY  inspecte les divers points occupés par le I/6me R.E.I.

13.11.1954
15.11.1954

Les 13, 14, et 15 novembre, la C.A. 1re participe à l’opération « CASTOR III »;
un de ceux qui y furent la raconte en ces termes:
«Après le départ de MAKTAR, le convoi, doublé d'un Escadron de Chars, passe à 6 heures à SILIANA et s'installe vers midi à l'entrée de la piste du BARGOU.
Des coups de feu, partis du Donar MEDIOULA, incitent la Compagnie à faire un coup de main sur ce village inhospitalier. La fouille ne donne rien, car l'ennemi s'est réfugié sur une crête dominant le village, et nous observe avec une attention mêlée de coups de mousqueton «Modèle 16 »
La 1re Section escalade les pentes presque verticales de la Cote 923. La perturbation est jetée dans l'organisation rebelle. Un mousqueton tout neuf est récupéré avec son tireur, lui-même en moins bon état.
La nuit arrive et se passe sans faits saillant. Il semble devoir en être de même pour la journée du lendemain lorsque, vers 11 heures, la curiosité d'un Légionnaire nous permet de découvrir, auprès d'une vieille paire de «Pataugas» : 1 mitraillette « STEN », 7 revolvers, 1 pistolet, 13 mousquetons, 3 carabines italiennes, 1 fusil LEBEL. 2 fusils MAUSER, 2 grenades, 16 baïonnettes et 1.000 cartouches. Quel butin inattendu !
A la fin du troisième jour, la Compagnie, ayant mangé tout ce qui est généralement considéré comme immangeable dans les rations « type E », voit avec plaisir une Compagnie du 1er Etranger la relever.
Encore quelques Djebels à escalader, quelques pentes à redescendre et nous rejoignons les véhicules ».

21.11.1954

Le 21 novembre, la 3me Compagnie prend violemment contact avec les rebelles dans le Djebel SIDI AICH. L'accrochage se termine rapidement à l'avantage des notres.

12.1954

Au mois de décembre, cette fois encore, la C.A.B. 1re fait mouvement sur le CAMP SERVIERES, tandis que la 3me Compagnie n'y rentre que le 28.
L'année aura eté particulièrement chargée pour le I/6me seule unité de Légion, stationnée en Tunisie, au début, le Bataillon a du se dépenser à l'extrême limite de ses moyens pour assurer maintes missions dans les secteurs les plus agités et les plus difficiles de la Régence. Ce qui ne l'a pas empêché de fournir pour l'E.O. tous les renforts qui lui ont été demandés, et d'effectuer les travaux entraînés par ses changements de stationnement.

Plaquette Camerone 1955, p128-131